FORUM : RECHERCHE et TERRITOIRE

 

Les forums « Recherche et Territoire», organisés en concertation avec le Conseil Général veulent répondre à un des objectifs de l’ASLA : promouvoir les travaux de recherche, scientifiques ou artistiques, concernant l’Ardèche. Celui de 2013 a donné la parole à des étudiants proches de l’aboutissement de leurs thèses. En 2014, le forum, qui s’est tenu le 8 novembre au siège du Conseil Général, a été reconduit dans une formule légèrement différente, concentrée sur trois thématiques illustrant l’implantation de la Recherche en Ardèche: l’Antenne universitaire de Lussas (Master 2 en films documentaires, dans le contexte extraordinaire du Village du documentaire) (matin), les recherche en Archéologie minière pilotés par M.-C. Bailly-Maitre et les travaux sur le Patrimoine industriel conduits à Lafarge par le CICP (après-midi). Comme celui de l’année précédente il a accueilli une centaine de personnes et a donné lieu à de riches débats.

Jacques-Louis de Beaulieu et Pierre Ladet

 

L’archéologie minière -Méthodes et résultats

Marie-Christine Bailly-Maître, Directeur de Recherche Emérite au CNRS

UMR 7298 LA3M CNRS-AMU

 

La période qui va du début du XIe au milieu du XIVe siècle connaît un essor démographique et urbain important accompagné d’une évolution des techniques agraires, architecturales, militaires et de l’artisanat. Le métal est partout et l’argent, directement lié au monnayage, est l’objet de l’attention des puissants.

Longtemps sous-estimée par les médiévistes, cette branche de l’activité humaine est maintenant reconnue à sa juste importance, grâce au développement, à partir de la fin des années 1970, de l’archéologie minière. Les chercheurs français sont les premiers à s’être intéressés à la question, à entreprendre des prospections systématiques et à ouvrir des chantiers sur des sites majeurs. Parallèlement les sources documentaires étaient mises à contribution.

Dans un premier temps, la recherche s’est concentrée sur l’histoire des techniques. Le Moyen Âge n’a laissé aucun traité théorique ou pratique sur le sujet. Il faut attendre le XVIe siècle et encore concernent-ils exclusivement la « grande province germanique ». En conséquence, l’histoire des techniques a tout à attendre de l’archéologie et de l’archéométrie.

Aujourd’hui, le champs de la recherche est large et prend en compte l’ensemble des phénomènes liés à l’activité minière et métallurgique : rapports de force politiques et économiques, réglementation de l’activité, incidences sur le plan social (localisation de l’habitat, évolution du statut des acteurs au fil des siècles), flux des compétences, grandes phases de mutations techniques, poids des données naturelles sur le déroulement de l’activité (géologie et gîtologie, hydrologie, réserves en combustibles), impact sur le paysage et l’environnement (modification de la topographie naturelle, pollution, déforestation), etc...  Seule une lecture croisée des données fournies par les textes, l’iconographie, l’archéologie, l’archéométrie, l’expérimentation et l’ethnoarchéologie, permet d’écrire cette histoire des techniques et de la comprendre dans son contexte historique.

 

Les méthodes

Pour mener à bien une approche globale, la discipline a dû mettre au point des méthodes spécifiques, s’ouvrir très vite à l’interdisciplinarité et aux collaborations européennes. Les problématiques « historiques » sont nées de l’archéologie.

La première démarche est la constitution d’une base documentaire à partir des cartes géologiques, topographiques (toponymie), plans, cartes et cadastres anciens, archives médiévales et modernes.

Sur le terrain, haldes (stériles situés à l’aval des galeries), affaissements ou résurgence d’eaux souterraines, chemins des mineurs, épandages de scories marquent encore le paysage. La cartographie des sites inventoriés met en évidence l’intensité et l'impact des activités sur le paysage et le peuplement.

La fouille de surface s’intéresse aux carreaux de mines, haldes, ateliers de métallurgie, forges et autres structures de travail, mais aussi aux installations liées à la vie quotidienne des ouvriers. Le site de Brandes (Huez-Isère) conserve les vestiges d’une petite agglomération minière ; son étude fournit des informations inédites sur le travail de la mine, le traitement minéralurgique du minerai (PbAg), mais aussi sur la population : habitat, niveau de vie, santé, spiritualité, etc…

 

Le milieu minier est souterrain. La réflexion se fonde sur l’ampleur et la forme des « vides » laissés par l’abattage du minerai et de sa gangue, sur l’organisation de l’espace, sur les traces d’outils en parois, sur les aménagements internes aux réseaux : rigole d'exhaure, niche à lampe, étayage, axes de circulation verticale (puits) et horizontale (travers-bancs), etc…

La collaboration avec des partenaires venant d’autres disciplines est nécessaire. La gîtologie joue un rôle dans l'organisation de l'espace souterrain. La palynologie mesure l'impact écologique de l’activité (abattage par le feu dans les galeries, combustible pour la métallurgie). L'anthracologie permet de savoir s'il y a eu sélection des bois en fonction des usages (étayage). L'anthropologie s'intéresse aux pathologies et maladies professionnelles. S'y ajoutent les rapports que l'archéologue entretient avec les archéomètres travaillant sur les résidus de la transformation du minerai et sur les artéfacts. L’analyse des déchets mis au jour sur un site de production, permet de restituer la chaîne opératoire dans un contexte géographique, historique et technique précis. L’étude métallographique de l’objet renseigne sur les techniques de mise en forme. Enfin, on peut désormais aborder la question de l’évolution et la diffusion des procédés métallurgiques comme la transition direct/indirect pour la métallurgie du fer. De jeunes chercheurs travaillent sur la quantification des pollutions et la recherche sur la traçabilité isotopique.

 

L’apport à l’histoire

Il ne fait plus de doute, maintenant, que la possession de gisements miniers est un fait politique et stratégique, tout autant qu’économique et technique. Les sources médiévales informent sur l'évolution du mode d'exploitation, les fluctuations des prix, les conflits pour la possession des gisements, etc... Les premiers règlements miniers apparaissent aux XIIe – XIIIe siècle (Iglau, Trento, Hierle, Massa Marittima, etc).

Les puissants se sont affrontés, ont organisé la recherche de gisements et enfin, légiféré. L’évolution vers une mainmise centralisée et réglementée de la production minière a surtout concerné les métaux argentifères. Localement, le poids seigneurial pèse lourdement sur l’activité. S’il est difficile de parler de « seigneurie minière », certaines grandes familles aristocratiques ont mené, très tôt, une politique minière en véritables « seigneurs de l’argent » comme les Trencavel, vicomtes de Béziers, Albi et Razès, ou encore les Anduze dont on trouve des membres dans la plupart des grands districts miniers languedociens, et notamment en Vivarais.

Parallèlement, tout au long de la période, le capétien profite de ces conflits pour opérer une lente, mais systématique reprise en main des regalia sur les mines de métaux précieux grâce à ses sénéchaux et bayles. La croisade contre les albigeois est l’occasion, pour le roi de France, de mettre la main sur le contrôle des richesses du sous-sol l’exemple de Largentière est de ce point de vue significatif. L’évolution de la politique royale aboutit sous Charles VI, en 1413, avec la promulgation, par lettres patentes, du premier règlement minier du droit français. Il est confirmé par Charles VII, en 1437.

L’archéologie a mis en évidence le contrôle des districts argentifères par des « fortifications » : « castelli minerari » (Toscane-Italie), enceintes fortifiées dans le territoire de Jilhava (ancienne Iglau-République Tchèque), réseau de tours et châteaux cernant le district minier de Largentière (Ardèche-France), etc …

La naissance, au Moyen Âge, de bourgades ou de villes comme Brandes en Oisans, Largentière en Vivarais, l’Argentière en Embrunais, St Laurent-le-Minier dans les Cévennes, Jilhava en République Tchèque, Kutna Hora en Bohême, Friberg en Saxe, Massa Marittima et San Silvestro en Toscane, etc… est la preuve manifeste de l’impact de cette activité sur l’occupation du sol et la structuration d’un territoire.

Sur le plan de l’histoire des techniques, pour l’essentiel ce que les traités Renaissance illustrent et décrivent est déjà connu et pratiqué au Moyen Âge.

L’abattage du minerai se fait par percussion posée (pointerolle/masse) ou lancée (pic), mais plus encore par le feu, technique polluante et dévoreuse de bois. Les gisements de minerais argentifères (plomb et cuivre) ont été exploités en réseaux souterrains développés et quadrillés par des axes de circulation. La gestion des stériles et plus encore l’exhaure sont les handicaps majeurs de ces entreprises. Si la gîtologie joue encore un rôle structurant dans la conduite des chantiers, les mineurs sont des professionnels qui maîtrisent leur art.

Il en va de même pour les minéralurgistes et les métallurgistes. La métallographie pratiquée sur des pointerolles du site de Pampailly (XVe siècle), montre la qualité de la soudure fer/acier, révélateur du niveau de maîtrise des forgerons.

Le Vivarais participe activement à l’économie de l’argent. Deux exemples permettent d’illustrer cette histoire : les districts miniers médiévaux de Largentière et du Chassezac sur les communes de Sainte-Marguerite-Lafigère et de Malarce-sur-la-Thines.

 

Conclusion

 

La discipline évolue rapidement en intégrant un large panel de domaines et en développant une collaboration étroite entre historiens des textes, archéologues et archéomètres. Cette approche globale livre le tableau d’une activité minière et métallurgique médiévale vitale pour les autres activités, ayant bénéficié de politiques dirigées, du talent des hommes qui se sont efforcés de faire évoluer les techniques pour aboutir à ce que montrent les traités de la Renaissance. Au contraire de l’image habituellement véhiculée, un mineur, au Moyen Âge, est un ouvrier spécialisé qui jouit d’un bon statut social et dont les Introductions à la session 3 : Histoire et patrimoine industriels

 

Introduction à la session 3 : Histoire et patrimoine industriels

Florence Charpigny

 

Les cinq sites industriels protégés au titre des Monuments historiques, dont l’un est en partie classé (les hauts-fourneaux de La Voulte, 1996) donnent une image peu représentative du riche passé industriel de l’Ardèche. Mais la labellisation régionale (inscription) et nationale (classement) conférée par l’Etat via l'Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France qui, depuis 1986 seulement, développe un programme de repérage national du patrimoine industriel, si elle est la plus recherchée pour les aides à la restauration qu’elle procure, ne constitue pas une marque de reconnaissance unique. En effet, depuis le début du XXIe siècle et la Convention-cadre du Conseil de l'Europe sur la valeur du patrimoine culturel pour la société, dite convention de Faro (2005), « la connaissance et la pratique du patrimoine relèvent du droit du citoyen de participer à la vie culturelle ». Ce ne sont donc plus seulement les spécialistes qui définissent ce qui « fait patrimoine » ; les citoyens, moins individuellement que réunis en groupes partageant un héritage commun dont ils affirment la valeur identitaire et mémorielle, sont légitimés comme acteurs du patrimoine. Dans ce contexte et parmi d’autres organismes, l’association Patrimoine rhônalpin, fédération régionale d’acteurs de la valorisation du patrimoine, a mis en place le label Ensembles industriels remarquables (2010) où l’Ardèche figure en première place avec une dizaine de sites. La connaissance et la mise en valeur du patrimoine industriel passent également par l’étude des processus de patrimonialisation, de la manière dont des groupes, des institutions, des états fabriquent, non sans conflits et controverses, leurs patrimoines. L’année 2015, année européenne du patrimoine industriel et technique, verra se dérouler de nombreux colloques et congrès qui feront le point sur ces questions, dont celui, international, de TICCIH (The International Committee for the Conservation of the Industrial Heritage), en septembre à Lille.

 

Bibliographie :

Guy Di Méo, “Processus de patrimonialisation et construction des territoires”, Regards sur le patrimoine industriel, Actes du colloque de Poitiers “Patrimoine et industrie en Poitou-Charentes : connaître pour valoriser”, Poitiers-Châtellerault, Geste éditions, 2008, p. 87-109 [en ligne : http://www.ades.cnrs.fr/IMG/pdf/GDM_PP_et_CT_Poitiers.pdf]

 

Bibliographie succincte

 

Traités et sources iconographiques

 

- Agricola (G.), De re metallica, Bâle, Forben et Bischoff, 1557, réed. Trad. A. France-Lanord, Thionville, Klopp, 1987, 508 p.

 

- Biringuccio (V)., La Pirotechnia. 1990 ed. The Classic Sixteenth-Century Treatise on Metals and Metallurgy, ed. C. Stanley and M.T. Gnudi. 1540, New York: Dover Publications. 477

 

L’exploitation minière du Chassezac : bilan de trois ans de recherche

Nicolas Minvielle Larousse, doctorant - Aix-Marseille Université - CNRS LA3M

 

Les opérations menées sur les mines d’argent médiévales de la vallée du Chassezac s’inscrivent depuis leurs origines dans une recherche développée au sein du LA3M sur l’ensemble des gisements cévenols, avec des problématiques, des méthodes et des sources variées le principal objectif étant d’analyser la place et le rôle que tenait la filière de l’argent au Moyen Âge dans ses rapports avec la société et l’environnement. Des Vans à Sainte-Marguerite Lafigère, la vallée du Chassezac compte de nombreuses traces d’exploitations anciennes et récentes. Au niveau du hameau de La Rouvière, les bords du valat du Colombier ont conservé une exploitation médiévale datée des XIe-XIVe siècles qui se développait le long du filon dit « des Anciens ». Elle est constituée par de nombreux chantiers d’abattage à ciel ouvert et par un vaste réseau souterrain que l’on suit de la rive gauche du Colombier jusqu’à La Rouvière, alors recoupés par les travaux contemporains. Associé aux mines, un ensemble bâti a été mis en évidence en rive droite et mobilise à présent les opérations archéologiques.

Une vingtaine de bâtiments compose ce probable quartier industriel dédié au processus d’enrichissement du minerai. Après plusieurs sondages effectués à des fins de diagnostics, l’étude extensive des installations de surface a débuté lors de la campagne 2012 avec l’ouverture du secteur RD 23 en bordure sud-ouest de la colline du Colombier et s’est poursuivi en 2013. L’approche archéologique permet ici de documenter une exploitation minière homogène qui semble être conservée dans son état d’abandon, et ainsi de compléter la vision très lacunaire que nous avons de ce type d’industrie.

 

Le Centre International Construction et Patrimoine (C.I.C.P.)

Laurence Guer

 

Le Centre International Construction et Patrimoine est une association Loi 1901 fondée à Viviers en 1981 (anciennement "Patrimoine Vivarois") Il se consacre à la protection et la mise en valeur de Viviers et de sa région et œuvre à sensibiliser les publics à tous les types de patrimoine, en particulier au patrimoine bâti. Pour cela, il propose des visites du centre ancien et de la cité Lafarge (pour les groupes), des conférences, des expositions permanentes et temporaires, des formations (taille de pierre, enduit à la chaux, restauration du patrimoine bâti…), des activités pédagogiques à destination des élèves du primaire au lycée (visites, ateliers, jeux de piste). Le CICP organise, chaque mois de septembre, une « Semaine du patrimoine » et une « Rentrée avec le patrimoine » en collaboration un réseau régional d'associations patrimoniales. Le CICP participe à la réhabilitation de l’ancienne cité ouvrière Lafarge de Viviers, ou Cité Blanche, en rénovant d’anciens appartements pour y aménager différentes expositions consacrées à la vie dans l'entreprise: Il propose également des visites guidées de cette cité Le CICP a rassemblé un fonds de documentation sur Viviers, le Vivarais, l’architecture, la restauration du patrimoine, les matériaux et techniques de construction

www.cicp-viviers.com / contact@cicp-viviers.com / 04 75 52 62 45

 

 

 

La cité Lafarge et le devenir du patrimoine industriel

Yves Esquieu

 

La protection du patrimoine industriel pose des problèmes spécifiques. Les bâtiments industriels occupent une surface souvent considérable et sont, pour cela, difficiles à protéger. Il faut trouver un usage à ces bâtiments sinon ils sont voués à disparaître. L’un des cas de figure consiste à conserver l’enveloppe mais à transformer radicalement l’intérieur en raison de la nouvelle affectation des locaux (exemples). Dans un second cas, les locaux sont muséifiés et l’on y respecte la structure d’origine afin d’y présenter, le travail et l’activité qui s’y déroulaient auparavant.

La cité ouvrière de Lafarge est encore en activité puisqu’y résident… deux personnes. Le reste est vide. Le CICP a entrepris d’y restaurer plusieurs appartements pour y présenter, sur le lieu d’origine d’une des grandes entreprises mondiales cimentières, les techniques et matériaux liés au bâtiment… Ces expositions, ouvertes pour les groupes et les scolaires, sont complétées par des visites de la cité, celles de l’usine actuelle en été.

Mais une petite association ne suffira pas à sauver ce patrimoine menacé. Il faut qu’ils puissent s’intégrer dans un projet plus vaste qui n’est pas à notre échelle et qu’il va falloir discuter avec les partenaires potentiels.

 

L’entreprise Lafarge dans la Guerre de 14-18

Yvonne Leclère

 

Quand la guerre éclata, l’entreprise née en 1833 venait d'atteindre une taille considérable et de développer la nouvelle technique du four rotatif. Elle employait près de 1500 ouvriers et produisait 80.000 tonnes de chaux ciments. La mobilisation des ouvriers  pour la guerre immobilisa presque l’entreprise car ici, il n’était pas question de demander à des femmes de faire le travail des hommes. Elle alloua cependant des secours en nature aux familles des ouvriers éprouvées par le départ du chef de famille. A partir de mai 1915 l’entreprise fit appel à des prisonniers allemands pour remplacer les mobilisés (131 en 1918). Mais malgré cet apport l’entreprise tourna au ralenti durant toute la guerre, d'autant que le charbon manquait pour alimenter les fours

Un problème sensible fut l’accueil des blessés. Dès septembre 1914 Joseph Pavin de Lafarge offrit d’en accueillir 50 à l’hôpital privé de l’usine. Plusieurs édifices privés de la famille Lafarge furent reconvertis en hôpitaux bénévoles. Après la guerre, Lafarge fit appel à des ouvriers italiens afin de remplacer les nombreux tués de l’entreprise. Un bâtiment, la maison des Italiens, leur fut réservé.

 

L’aventure du Village du documentaire à Lussas

 

I/ présentation d'Ardèche Image

Marie Tortosa (administratrice)

 

Le village de Lussas, est identifié comme l’un des quatre pôles d’excellence audiovisuels en Rhône-Alpes. Il accueille aujourd’hui une dizaine d’entreprises et un panel d’activités qui recouvrent l’ensemble de la filière documentaire. Pierre angulaire de ce « Village documentaire », Ardèche Images développe avec succès depuis bientôt trente-cinq ans une politique de soutien en faveur du documentaire a travers quatre secteurs d’activités :

La Maison du doc, constitue la plus grande base de données spécialisées en ligne avec plus de 35 000 films répertoriés, doublée d’une cinémathèque coopérative de plus de 15 000 titres. Outil pédagogique, d’information et de recherche, elle organise et accompagne les initiatives de programmation, d’animation et d’éducation à l’image documentaire sur l’ensemble du territoire. LÉcole du documentaire propose des formations à l’écriture, à la réalisation et à la production de films documentaires.

Les États généraux du Documentaire, l’un des festivals majeurs en France dans ce domaine, se sont imposés au fil des ans comme un rendez-vous incontournable de la filière. Cette manifestation accueille une semaine durant au mois d’août, près de 5 000 festivaliers. Enfin le programme AFRICADOC, initié en 2002, n’a cessé en dix ans de se développer avec la création d’un Master à Saint-Louis du Sénégal, des rencontres Tënk et des résidences d’écritures dans plus de quinze pays africains. Une initiative exemplaire, calquée sur le dispositif éprouvé à Lussas, et désormais étendue en Asie centrale et Océan indien.

http://www.lussasdoc.org

 

I/ Le Master 2 de l’École du documentaire

Chantal Steinberg (responsable des formations)

 

l’École documentaire qui propose un Master 2 en formation initiale comprenant deux options (réalisation et production) en partenariat avec l’Université Stendhal de Grenoble, des formations continues destinées aux professionnels, y compris débutants (Résidences d’écriture, Ateliers de réalisation, Fondamentaux de la production…) et organise chaque année deux rencontres professionnelles d’envergure réunissant réalisateurs, producteurs et diffuseurs autour de la mise en production de premières oeuvres (Rencontres Tënk de Lussas/Collection Primavéra, Rencontres d’août). Création qui engagent un point de vue, un regard renouvelé sur le monde. Elle offre aux professionnels du secteur un dispositif éprouvé de soutien et d’accompagnement alliant formation de haut niveau, insertion des jeunes diplômés, rencontres professionnelles, soutien à l’émergence des premières oeuvres, favorisant la transmission des savoirs, la recherche et la création.

 

III/ présentation du film "La jeune fille, les garçons, le peuplier"

Esther Mazowiecki  (ancienne étudiante)

 

C'est le témoignage d’un itinéraire d’étudiante au Master 2 (promotion 2006-2007), puis de réalisatrice (sept courts et moyens métrages), puis de son engagement au sein d’Ardèche Images en tant que chargée de mission. Elle présentera son film, tourné avec les habitants de Lussas : « La jeune fille, les garçons, le peuplier » (2011) dont voici le synopsis :

« Une fleur de coucou, de l’aubépine en fleurs… Dans l’après-midi du 30 avril, cinq garçons partent en forêt, à travers ronces. Ils sont à la recherche d’un peuplier.

A partir de minuit, les jeunes du village débarquent dans la maison de la jeune fille de 20 ans pour lui apporter l’arbre. Ils chantent des chansons paillardes, puis ils boivent, puis ils chantent et boivent jusqu’au lever du jour… ou l’on retrouve dans le village, tout ce qui est déplaçable, déplacé… Le village se met à causer, les femmes se retrouvent dans un champ de narcisses, la chorale répond en chantant, la jeune fille nous conduit dans la foret, alors que certains continuent à semer et faire courir le bruit qu’à la lune rousse rien ne pousse… »

 

Exposition-dossier conçue et réalisée par l’Inrap

Label « Centenaire » de la Mission du Centenaire 14-18

 

Lors de la Grande Guerre, des millions d’hommes ont vécu l’enfer des « orages d’acier » et des tranchées qui ont marqué durablement le territoire. Des tonnes de débris métalliques et près de 700 000 disparus y sont toujours ensevelis. Au gré des fouilles préventives liées à l’aménagement du territoire, des traces tangibles remontent du sol : tranchées, abris de fortune, munitions de tout calibre et restes humains sont mis au jour.

Ces vestiges apportent un nouvel éclairage à la connaissance de la guerre de 14-18. En identifiant, analysant et interprétant les témoins les plus significatifs issus de fouilles préventives, les archéologues permettent en effet de documenter des aspects méconnus de la Grande Guerre : armement, sépultures, bâtiments, alimentation, artisanat…

 

L’Inrap vous propose une exposition-dossier pour découvrir :

Nous fouillons, c’est votre histoire ;

Les traces du conflit ;

Archéologues et démineurs en première ligne ;

Des vestiges de toutes tailles : à la recherche de Déborah ! Un tank de 1917 ;

Des inhumations d’urgence : « Grimsby Chums for ever », une sépulture collective ;

Un patrimoine de guerre : l’hôpital britannique enterré d’Arras, un patrimoine souterrain unique ;

La vie quotidienne des soldats : Qu’importe le flacon…Bouteilles et jarres abandonnées ;

L’artisanat des tranchées : Arras-Lens 1919, un vaste atelier de prisonniers.

Commissaires scientifiques : Gilles Prilaux, archéologue, Inrap, Yves Defossés, MCC et Alain Jacques, SA d’Arras.

Huit panneaux à télécharger et imprimer au format kakemono autoportant (80 cm x 200 cm) ou grille caddie (80 cm x 120 cm).

Une affiche adaptable et un flyer.

Ressources

L’archéologie de la Grande Guerre, Yves Desfossés, Alain Jacques, Gilles Prilaux, Éditions Ouest-France, Inrap, 2008

Un poilu sur le canal Seine-Nord Europe

Durée : 6 min 59

Réalisation Philippe Fontenoy – Gédéon, Inrap, 2013

Des engins de guerre sur le canal Seine-Nord Europe

Durée : 6 min 55

Réalisation Philippe Fontenoy – Gédéon, Inrap, 2013

 

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